Atomic Bongos | Press - Atomic Bongos

Press


Instant Voodoo “Extra Dust & Magic”

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A decouvrir absolument

On ne choisit pas véritablement le moment où un disque sortira, sauf quand il est question de vous vendre du rêve à Noël ou de la sueur en été. Qui pouvait prévoir cet univers pré apocalyptique que nous sommes en train de vivre, à part certains auteurs de science-fiction ou collapsologue dont certains paraissant quand même vachement sincère dans leur démarche. En sortant ce disque alors que la mort rodait dans nos rues, un ennemi invisible semblant devoir mettre l’humanité dans un état proche d’un personnage de Walking Dead qui sortirait d’un sommeil profond suite à une cryogénisation, le Duo Instant Voodoo ne pouvait pas s’imaginer coller à ce point à l’ambiance de nos villes, comme figées non pas par des radiations, mais par un virus. Le duo composé par Federica et Andrew un coupe Italo-Canadien qui travaillent sur de veilles machines analogiques, font œuvre de devoir de mémoire avec une compilation des travaux exécutés entre 2018 et 2020 au milieu des différents projets des deux musiciens ainsi que de la gestion du label Kitchen Leg Records. L’atmosphère créée par le duo est le fruit d’une suite de successions de drones au milieu desquels des êtres comme démembrés se déplaceraient, errant plus que chercher à percer le mystère de l’horizon. D’ailleurs, cette ligne de fuite est quasi inexistante ici, les murs des friches d’une industrie qui aura eu la peau de tout avant de se suicider coupant net ce rapport au rêve. Non dénuée d’une forme d’humour noir (voir certains titres) la musique d’Instant Voodoo cultive un champ sans fruit, sans fleur presque sans vie (sauf les mouches autour des cadavres d’une vie passée), une sorte d’ultime mise en garde avant le chaos.

 

 

The Soft Rider “The Pool”

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Muzzart

En quatre titres qui peuvent aussi tutoyer les nuages (les sons synthétiques de Commit to me en fin d’ouvrage), l’ep The Pool balance des sons tordus (l’éponyme et plus que bon The pool qui ouvre le bal), susurre, joue sur la répétition des motifs pour captiver l’oreille. Le contenu est atypique, bien vite l’amateur de trames déviantes en a largement pour son argent. Around me, entraînant, démontrant ensuite que le “synthétisme” de l’ensemble hisse celui-ci vers les sommets et ne lui porte en aucun cas préjudice. La folie et l’étrangeté d’un Suicide ne sont pas loin, on imagine d’ailleurs bien le duo Rev/Vega en influence prégnante du sieur Wasser et il se gratifie à nouveau avec Words et sa pulsion électro alimentée par des sonorités folles et addictives, allant de pair avec un chant ombrageux. C’est du tout bon, on replonge ensuite avec jubilation dans ce The pool décalé et valeureux, dans l’attente d’un essai de durée plus étendu émanant de The Soft Rider.

 

Hartzine

Il est des raccourcis qui fonctionnent toujours, et depuis un sacré bail. C’est le cas du palmier qui, lorsqu’évoqué dans le domaine des arts, rappelle inlassablement Mulholland Drive – le film tout autant que le lieu. L’image intemporelle se glisse ici dans le bleu du ciel et illustre la dance cramée de The Soft Rider qui, depuis un cabriolet blanc crème au kitsch désuet, sort un EP très cool chez Atomic Bongos ce vendredi : The Pool. Un bac de flotte qui ferait s’entasser une population superficielle biberonnée d’ennuie et de poudre chère à Bret Easton Ellis, l’insoluble attraction du divertissement et la transpiration shiny des synthés italo disco sur une même piste de danse. Encore une histoire de soleil, tiens. Les lignes saccadées de The Pool sont autant l’attrait d’une fête infinie que le vide du retour à la réalité. West coast le jour, partout la nuit.

 

Gonzai

Ambiance coucher de soleil et palmiers, on se croirait encore en été, dans un pays inconnu à planer les pieds dans l’eau. C’est comme une pause dans l’espace temps, perdue dans un tableau de David Hockney. Mais quand on écoute les 4 pistes de l’EP, c’est plutot la fast life qui nous vient en premier à l’esprit. L’urgence de la ville, la circulation, aller vite, toujours plus vite sans faire attention aux autres qui gravitent autour, chacun dans sa bulle. On imagine une mégalopole pleine de robots, on entend les travaux, la pluie sur le bitume et le bruit des machines. En janvier, Atomic Bongos sortait le premier album de Laurence Wasser « V » entre no wave et post-punk.  Avec ce premier EP de The Soft Rider, le label nous offre un nouveau projet très différent,beaucoup plus électronique mais tout aussi passionnant.

 

 

Magic!

Ce premier EP de The Soft Rider enchaîne bombinettes discoïdes, portées par les voix blanches et lointaines des deux chanteuses. En quatre titres dansants (dont deux mixés parle producteur parisien  Krikor), The Pool évoque ici le groove froid et brutal de The Normal, là l’electro siliconée de Dopplereffekt,  striées d’inserts bruitistes, comme des trouées concrètes dans la matière synthétique. Avec son esthétique 80’s évoquant les photos érotiques-chic de Guy Bourdin, le premier clip de The Soft Rider marie ainsi le chill solaire de Los Angeles à un fond industriel anxiogène, entre VHS et puits de pétrole, au bord d’une piscine invisible, comme un gouffre au bord du rêve américain. Un montage d’images assez debordienne, finalement, où les clichés de la sensualité californienne percute la réalité, noire et poisseuse.

 

 

Laurence Wasser “V”

(AT001)

 

Electrophone

“Adolf Hitler et ses potes nazis avaient inventé le concept d’Art dégénéré. S’il était encore de ce monde, nul doute que le führer aurait placé Laurence Wasser dans cette catégorie, et ne sauverait pas grand chose du premier album du français, exilé en Californie. Parce que Laurence Wasser revisite le Blues, la Country, le Punk, à la manière d’un Dead Kennedys sous influences, d’un Minutemen schizophrène voir d’un Birthday Party déviant. C’est dire. Les guitares désaccordées sur Superbia, Cowboy Song et Ah! maltraitent les oreilles, mais redonnent ses lettres de noblesse au RöckandRöll. Le vrai, celui qui suinte, qui fait mal, et salope les neurones à coup de barbelés sonores. Parfois tout commence bien. La commune De Paris, à la mélodie presque pop, est vite flinguée par une voix au bord de l’apoplexie, caressée par un piano claustrophobe. On y retrouve malgré tout une ambiance presque enjouée –The Swinging Man, à l’image d’un cowboy compulsif dansant sur son cheval ecstasié, mais Laurence Wasser annihile rapidement toutes velléités zoophiles. L’ombre inquiétante d’un cactus lubrique vient hanter ses chansons comme sur le beau The Autoimmune Song (La Distinction), les cris résonnent dans un désert de béton. Une série d’épitaphes sonores –Joli Mai, Ending (Molotov) construites de bruitages et notes douloureuses, toujours au piano, enfoncent les clous du cercueil de R.Boulin, cité dans Faux Amis. Aussi sur Island Impossible, afin d’instaurer un climat sépulcrale, Laurence Wasser installe ses guitares venimeuses et des chants indécents, avec en ombre portée, celle du Public Image Limited version Keith Levene. La durée de vie moyenne des 11 titres de V tourne autour des deux minutes, rendant la torture supportable voire jouissive. Et parce qu’on aime ça, on en redemande.”

 

Abus Dangereux/Foutraque

“Le premier album de l’excentrique Laurence Wasser sort sur le tout jeune label Atomic Bongos. V (également le titre d’une série TV), est même la première référence du label, donc bienvenu à Atomic Bongos (également le titre d’un morceau de Lydia Lunch paru en 1980 sur l’album Queen Of Siam) dans la sphère de découvreur de talents. Le label, créé en 2017, est géré en France et en Californie et fait suite à une émission de radio qui était diffusé sur Radio Valencia à San Francisco. Avant d’accomplir ce premier album, Laurence Wasser a publié deux EP, dont un sur l’excellent label DIY Le vilain Chien où les stars sont Le Club des Chats. A l’image de la pochette de V, la musique de Laurence Wasser a un côté arty puisé dans l’underground nowave newyorkaise. Le chant est utilisé comme un instrument, avec ses cris et bulles échappés d’une BD et la musique expérimentale mélange cold wave, post punk et rock primitif. Quelque part entre Pere Ubu, The Birthday Party, Blurt, The Cramps, The Make Up , la musique de Laurence Wasser décape et sent fort la folie décomplexée, tel le Frank Tovey de Fad Gadget. Un son brut et sec donne une couleur intense et électrique à l’album. On est absorbé par l’ambiance urbaine de V qui claque du premier son de l’album à la dernière note du 11ème titre. Si vous êtes amateurs de musique rock, proche de la performance féline, entrez dans le rouge sexe de V !”

 

Muzzart

“Première sortie d’Atomic Bongos, label DIY basé entre France et Californie et passé du statut d’émission de radio à celui de label, Laurence Wasser est né en France et a pour vertu première de ne pas suivre les sentiers battus. Avec ce “V”, il nous sert onze titres d’un rock brut, garage et bluesy mais version rude (Superbia), dingue dans le chant. C’est un délice de déviance, braillé mais aussi plus léger parfois (Cowboy song et ses sifflements, plus “western-surf”, qui rappelleront French Cowboy). La commune de Paris, qui suit, aussi dépenaillé que racé avec ses sons finauds en incruste, allie d’ailleurs les deux tendances. Joli mai expérimente façon Sonic Youth, dissonne, The swinging man lui succède en imposant un “rockab’surf” des plus percutants et aboutis. Le chant est à nouveau fou, le rendu à peine tenu. Plus loin, Ah! évoque les Cramps avec ses vocaux animaux, ses déflagrations rockab’ sans détour mais bien exécutées. L’artiste est estimable, The autoimmune song (la distinction) le voit réemprunter une trame rockab’ exempte du superflu. Laurence Wasser fait dans une simplicité qui, immédiatement, dérape et s’avère efficiente. Island impossible, dernier vrai titre” de ce qui est finalement un mini-album (les interludes sont -un peu trop- nombreux), fermant la marche de manière plus “posée”, si on peut dire, dans une finesse grinçante et pour un résultat probant.”

 

Positive Rage

“Mai 68 versus mai 2018. L’heure est à la révolte. Rouge et décadente. Révolutionnaire et festive. L’excentrique et prolifique Laurence Wasser en sera, à sa manière. Déglingué, déstructuré, mais foncièrement primitif. Et pour cette première référence du label Atomic Bongo, Laurence fait se télescoper dans un joyeux bordel les Cramps et Birthday Party, la surf music et la no-wave, la Ve république et le V de la victoire, le post-punk déglingué et le garage psychotique… Il y a donc beaucoup de choses ici, comme un instantané de notre époque trouble, des titres enregistrés entre San Francisco et Berlin, de 2014 à 2016… 11 morceaux, en 18 minutes ! Il ne faut pas s’attendre à ce que les choses s’installent, ni qu’elles aboutissent. Juste une danse folle sous la reverb des gaz lacrymogènes. Définitivement primitif et excitant.”

 

Silence is Sexy

“On pensera parfois au post-punk de PIL de John Lydon en écoutant le premier disque de ce Français autodidacte signé par un jeune label franco-californien prometteur. Pourtant, très vite, on revit nos écoute des disques des Birthday Party, quand il éructe à la manière d’un Nick Cave sauvage sur des titres comme « Superbia », « Ah ! » ou « The Swinging Man », sorte d’avatar de « Zoo Music Girl », avec sa basse saturée remuant tout ce qui se trouve sous les poumons. (…)Il ne se limite pas qu’à cela et tend aussi vers un rock plus cadré, plus sec, plus tendu, et partant plus personnel. Un artiste à suivre pour la puissance de ses compositions.”

 

New Noise

“On n’avait plus de nouvelles de Laurence Wasser depuis un bout de temps, à part quelques concerts de ci de là avec sa compagne sous le nom de Two Apes. Arrimé à sa batterie et masque vissé sur le museau, l’homme-orchestre assénait une elctro-pos-punk survitaminée, qui prenait tout son essor en live. Après dix ans à zigzaguer entre Bruxelles, Paris, Berlin, San Francisco et Los Angeles, le voilà de retour en grande forme, sur le prometteur label Atomic Bongos. Son énergie et sa vélocité ne se sont pas taries, bien au contraire: on le sent plus que jamais bouillonant d’idées et les doigts toujours aussi frétillants. Il semblerait que ses séjours aux Etats-Unis , pays de tous les paradoxes (sa dégueulasserie politique, sa débauche consumériste…) l’aient curieusement ragaillardi. Sans doute garde-t-il surtout les souvenirs des grands espaces, au point où on le croirait parfois réincarné en gentleman farmer dégénéré sorti de The Hosiptals ou de Country Teasers. Du néo-surf-western-spaghetti-garage parsemé de copeaux post-punk (“La Commune de Paris”, “The Swinging Man”) ou de sifflots morriconiens (“Cowboy Song”) à des interludes plus expérimentaux (“Island Impossible” et son piano de saloon désaccordé), Herr Wasser bondit de l’un à l’autre sans crier gare. En guise de paroles, il prodigue surtout des cris et des ahanements à la Lux Interior (“Ah!) avant de nous ramener dans le giron parisien, entre un field recording de métro ou les clameurs d’une manif, et achève son tour de piste par une ultime scie musicale (sous-titrée “Molotov”) qui reprend l’ouverture du début. Ses allers-retours entre l’Europe et les Etats-Unis semblent le tenir en équilibre sur un balancier fragile, entre activisme avant-punk et fascination pour l’Americana et sa mythologie. Alors bien sur, le rock’n’roll dans sa forme la plus conventionnelle reprends parfois le dessus sur la bizarrerie à laquelleil nous a habitué, mais avec un tel entrain et un tel panache qu’on lui pardonne. Go, Laurence, Go!”

 

Neoprisme

” (…)Parler politique, sans prononcer une seule parole : voilà le disque de Laurence Wasser, première sortie d’un label qui a de la gueule – Atomic Bongos -, album aux morceaux pas bien longs – rarement plus de deux minutes -, aux titres évocateurs d’une sensibilité politique à chercher plutôt très à gauche (« La commune de Paris », « Joli mai »…), et au son qui oscille entre post-punk, kraut chelou, country déviante. La musique d’un Français désormais installé en Californie, qui regarde son pays se tirer dans les pattes, et surtout, se faire

tirer dessus par ses propres forces de l’ordre, comme on l’entend au sein de certains morceaux et comme un artwork, proposé sur le web et à l’intérieur du vinyle, le suggère ? C’est qu’elle est littéralement en sang, cette France que l’on nous propose ici, et qui semble sentir, c’est le cas de le dire, l’odeur nauséabonde du souffre.”